20. Retour à Fougilet

Lundi 7 mai 1990

Et bien ça alors, me voilà revenu à Fougilet ! Ce n’est pas possible, je n’y comprends rien ! Aurais-je pris la direction inverse sans m’en apercevoir ? J’en tombe des nues. Merde, tout ça à refaire, pff…, je ne devais pas être bien réveillé quand je me suis remis en route tout à l’heure, après la sieste que j’ai faite sous l’arbre, zut, zut, zut et zut ! Je me disais aussi que j’avais du mal à trouver la petite route à droite marquée sur la carte qui devait correspondre à la moitié du parcours. Aux premières maisons je me suis dit : déjà Druyes-les-Belles-Fontaines ? Mais je ne voyais pas le château. Il a fallu que je m’approche du panneau indicateur pour découvrir que j’étais revenu à Fougilet. Et merde, la prochaine fois je consulterai ma boussole avant de repartir ! Sur mer, je ne dis pas, sans repère, mais là, sur terre ! Quoique, ici tout se ressemble ; les mêmes champs de blé et de colza, les mêmes vallons, les mêmes arbres… Quant au soleil qui aurait pu me guider, pas de chance, il est à peu près au-dessus de ma tête, je n’ai pas fait tellement attention. Ne rêvez jamais d’un chat qui vole, ça porte malheur. Et revoilà mon petit coquelicot. Pour tout arranger un nuage menaçant de pluie devant moi, un orage à ma rencontre. Ou alors, la prochaine fois, avant de m’asseoir au bout du chemin je dessinerai une flèche dans la bonne direction. C’est là que je m’étais arrêté, l’herbe est encore toute aplatie. Bon, double parcours, deux fois plus de temps et j’ai cassé mon bâton (sur le dos de ma fureur).

Quelques grosses gouttes d’orage floconnent la route. Dieu que la terre mouillée sent bon, après une longue sécheresse. Soleil, pluie, arc-en-ciel. Je suis revenu à de meilleurs sentiments.

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