Lundi 4 juin 1990
65 ans : pèlerinage à pied de Paris à Saint-Jacques de Compostelle.
60 ans : naufrage au large des Bermudes.
55 ans : Départ de Montevideo en voilier, remontée de la côte brésilienne et
guyanaise, croisières aux Antilles.
50 ans : au 4ème étage du siège de l’UNESCO, à Paris, à l’issue d’une traversée
du Sahara en jeep Volkswagen avec Laurent, depuis le Rwanda et l’ascension du
Ruwenzori avec mes deux fils aînés.
45 ans : Nigéria en pleine guerre du Biafra, sauvetage de ma secrétaire de la
noyade, accident de hors-bord qui eut pu être mortel, Conseiller technique et
culturel près l’Ambassade de France à Lagos, Attaché détaché du Ministère de
l’Éducation nationale près le Quai d’Orsay (ce fut mon plus long titre, mais
pas de gloire).
40 ans : au Congo ex-belge, en pleine sécession du Katanga et rébellion
Simba.
35 ans : Président de l’Union républicaine en Nouvelle-Calédonie ; première
spéléologique dans la grotte de Koumac avec Robert Casola et fondation de
l’auberge de jeunesse de Nouméa.
30 ans : jeune époux et jeune père, en médina de Fez tandis que le Maroc se bat
pour son indépendance.
25 ans : zazou existentialiste étudiant de philo, membre des Jeunesses
communistes, huissier à la première session du Conseil de l’Europe à
Strasbourg.
20 ans : Caporal-chef au bataillon mixte d’Infanterie coloniale du
Pacifique.
15 ans : collégien.
10 ans : élève.
5 ans : petit enfant encore dans les bras de sa mère.
0 : troisième rejeton d’un couple de missionnaires installés dans une petite
île lointaine de l’archipel néo-calédonien …
Entre toutes ces étapes quinquennales, que d’aventures, de voyages, de bosses et de creux, que de péripéties multiples qu’un livre de 500 pages ne suffirait pas à décrire. Mais avant ma vie, il y a celle de mon père, beaucoup plus exemplaire …