Lundi 28 mai 1990
Peur d’avoir oublié quelque chose d’important quelque part et d’être obligé de retourner le chercher, un peu comme l’angoisse du navigateur solitaire craignant de tomber à l’eau …
… Tombé nez à nez avec une dizaine de vaches dans un pré que je traversais pour rejoindre la route … Passé par dessous les barbelés, croyant me libérer de leur menace … Grand détour par la rivière pour me retrouver dans le même pré avec les mêmes vaches qui m’avaient suivi par un autre côté … Prudence et petits pas, un œil du côté des mamelles au cas où l’une d’entre elles … n’en aurait pas été une, un autre du côté de la prochaine barrière, tout là-bas devant moi ! …
Me voici sur l’Allier, belle rivière aussi large que la Loire, je suis aux portes d’Issoire à l’issue d’une rude et longue journée de 30 km de marche. Je suis fourbu, les 10 derniers km ayant été faits presque sans m’arrêter.
À Parentignat il y a un château assez fantastique, un peu baroque, et un bar-tabac où on m’a tout juste autorisé à remplir ma gourde.