Pèlerinage méditatif déambulatoire

Sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle (1er mai - 29 août 1990) - Carnet de route posthume d'Henry Pasteur (1924-2005)

Monday 30 April 1990

Préambule

Le projet d’un pèlerinage méditatif déambulatoire a été imaginé pour la première fois en 1987, mais il ne fut préparé que trois ans plus tard à Paris de façon systématique. Trois raisons essentielles m’ont poussé à entreprendre cette marche à pied de Paris à Saint-Jacques de Compostelle :

  1. Plus que le sens rituel attribué à ce pèlerinage, c’est son aspect historique, religieux et culturel qui me le fit choisir comme itinéraire général, et davantage en relation avec les compagnons bâtisseurs du Moyen Âge (cf. Henri Vincenot, Les étoiles de Compostelle) qu’en souvenir des moines et pèlerins traditionnels. Je voulais surtout vérifier la présence mythique celte dans l’architecture et les sculptures romanes des abbayes, abbatiales, monastères et églises rencontrées sur mon chemin.
  2. Sans en faire une réelle épreuve sportive, je désirais vérifier mon état de santé physique et réaliser une fois encore une aventure hors du commun de façon exemplaire. Une longue marche à pied de 2 à 3000 km en une centaine de jours me paraissait digne de mes précédentes épreuves.
  3. Enfin, je comptais expérimenter une nouvelle méthode d’écriture en enregistrant pour la première fois en marchant et tout au long de mon voyage perceptions, sensations, associations d’idées, sentiments, réflexions, souvenirs, échanges et méditations, au fur et à mesure des circonstances qui les feraient naître, spontanément et en désordre. Un petit dictaphone me permettrait d’enregistrer confidentiellement tout ce que j’aurai dit à haute voix. Et comparer ensuite les structures de pensée «en marchant» à celles d’une réflexion immobile, une méditation déambulatoire à une recherche sédentaire. En remplaçant l’expression écrite élaborée par l’impulsion verbale brute.[1]

J’ai choisi mon propre itinéraire pour la 1ère partie du voyage. D’abord Vézelay, puis l’abbaye de La Bussière, lieu de prédilection d’Henri Vincenot. Cluny ensuite, pour rejoindre Florac et le Banquet (où je prévoyais un long arrêt) par le Massif central, pour rejoindre ensuite l’un des chemins de Compostelle traditionnel, le GR 6, jusqu’à Saint-Jean Pied-de-Port, le col de Roncevaux et l’Espagne.

Note

[1] La trentaine de minicassettes utilisées tout au long de mon pèlerinage ont ensuite été intégralement transcrites à la machine à écrire peu après mon retour. En voici l’exacte relation.

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