Thursday 5 July 1990
Jeudi 5 juillet 1990 Huit heures du matin, sur la route de Sévérac. J’étais arrivé au Jouquet, à Florac, chez Françoise, Jacques et Jérémie, le 7 juin et je suis reparti du Banquet il y a trois jours. Je suis donc resté plus de 3 semaines en congé de marche à pied, au cours desquels je suis allé à
93. Des villes à la campagne
Jeudi 5 juillet 1990 Bonjour mes deux juments, bonjour mes deux poulains, comment allez-vous ? Toi, tu es moins sauvage que ton cousin … oui là … comme ça ! Mais que de mouches, de taons, de moustiques. Que de poussière dans votre enclos, pourquoi restez-vous là ? Il y a de l’herbe verte et fraîche
94. Le nouveau phalanstère
Jeudi 5 juillet 1990 Et si le livre venait un jour à rejoindre la pomme de terre ! Je m’explique : une nouvelle société, éclairée et marginale, se piquant d’art et de lettres mais aussi de nature, et prônant le retour aux belles choses simples, propres et authentiques s’installerait en famille,
95. Sévérac-le-Château
Jeudi 5 juillet 1990 Ah, quand même, des moutons ! Ce n’est pas trop tôt. Toutes ces barrières, ces prairies, ces pâturages et rien à l’intérieur, je me demandais où ils étaient passés. Un beau troupeau en plus, qui habite peut-être cette grande ferme-hangar tout là-bas à l’horizon, près d’un
Friday 6 July 1990
96. Méditation déambulatoire
Vendredi 6 juillet 1990 Ce matin vendredi 6 juillet je voulais me lever de bonne heure car j’ai une longue étape à faire jusqu’à Espalion que je n’atteindrai d’ailleurs probablement pas ce soir. Mais hélas, hier il pleuvait et ce matin le temps était lourd. Un coin de ciel bleu toutefois vient
97. Pélerins d'hier et d'aujourd'hui
Vendredi 6 juillet 1990 Au Moyen Âge, quand un pèlerin, un compagnon ou un marchand se déplaçait seul entre deux villages, il ne voyait guère que des bois, des landes, des rivières à traverser, des chemins caillouteux à suivre. Croisant parfois d’autres voyageurs, il leur demandait d’où ils
98. Le monologue de Dieu
Vendredi 6 juillet 1990 Mon premier dolmen, là-bas, à moins d’un kilomètre. Et je n’ai plus d’appareil de photos qui marche. Je ne sais pas ce qui se passe, quand j’appuie sur le bouton, l’obturateur ne s’ouvre pas et le rouleau qui entraîne le film se met à tourner à toute vitesse. Il manque une
99. De Séverac à Espalion
Vendredi 6 juillet 1990 Vimenet n’est qu’un village dégénéré de 200 à 250 habitants et la moitié des maisons sont fermées ou inhabitées. Ici les gens sont peu enclins au souvenir. Ni épicerie, ni boulangerie, ni boucherie (une camionnette vient livrer à domicile), mais deux bars et un tabac. Les
Saturday 7 July 1990
100. Saint Pierre de Bessuéjouls
Samedi 7 juillet 1990 Espalion, 9 heures du matin. Le vieux pont enjambant le Lot ne laisse passer que les piétons. Magnifique, avec ces vieilles maisons les pieds dans l’eau. Le temps est superbe. Visite du musée historique d’Espalion. Il est midi. La visite de ce musée m’a pris beaucoup de temps.
101. Estaing
Samedi 7 juillet 1990 Une énorme moissonneuse-batteuse, vrai char d’assaut, fauche toute seule le blé, l’ingurgite, le bat, rejette par derrière la paille hachée, sur le côté le grain par un tube articulé qui peut se brancher directement sur la benne d’un camion de transport quand son ventre est
Sunday 8 July 1990
102. GR 65
Dimanche 8 juillet 1990 Huit heures du matin. Je suis sur une petite route longeant le Lot, de l’autre côté de la route nationale où passent les voitures que j’entends de loin. Il fait beau, le brouillard s’est dissipé, le soleil n’est pas encore sorti de la colline proche. J’ai bien dormi, dans ce
103. Le péché
Dimanche 8 juillet 1990 Chaque fois qu’il y a une «Notre-Dame» sur ma route, il m’arrive des couilles. Tout à l’heure, à la table d’orientation, il y avait une croix, immense, Notre-Dame-des-Hauteurs, qu’on nomme cet endroit. Eh bien, elle ne m’a pas porté chance du tout, comme celle de la source de
Monday 9 July 1990
104. Entre Espeyrac et Conques
Lundi 9 juillet 1990 Sur le GR65, 10 heures du matin, à mi-chemin entre Espeyrac et Conques, pause sous les sapins. Des marcheurs viennent de me dépasser, dont deux suisses rencontrés hier, et un couple qui fait un bout de route à pied. Lui, médecin a travaillé avec Médecins du monde et pour le
Tuesday 10 July 1990
105. Entre Conques et Livinhac
Mardi 10 juillet 1990 Dix heures du matin, sur le chemin de Décazeville, après la chapelle de Saint-Roch, à mi-parcours entre Conques et Livinhac. Je suis assis sur la table d’orientation de la Croix du Pargadou, offerte par la municipalité de Noailhac. Voyons : Paris au Nord à 470 km. Seulement ? À
Wednesday 11 July 1990
106. De Livinhac à Figeac
Mercredi 11 juillet 1990 Livinhac, départ à 7h30, un peu de brouillard sur le Lot mais beau temps, aucun nuage. Au gîte d’étape, nous étions quatre ou cinq, dont les trois filles rencontrées à la chapelle Saint-Roch et un cycliste australien qui faisait le chemin de Compostelle depuis Le Puy. J’ai
107. Mes maisons
Mercredi 11 juillet 1990 Qui retrouverai-je au château de Cahuzac ? Quelle bonne surprise m’attend ? Cette fête de Grand Meaulnes, je la voudrais pleine de rêves, de rires et de sourires, de choses inattendues, de joyeuse amitié, de douces connivences… Je retrouverai le monde, du monde, des mondes,
Thursday 12 July 1990
108. Figeac
Jeudi 12 juillet 1990 Cordes. Jérôme doit m’y rejoindre demain midi, à l’hôtel de la Bride où je suis descendu (monté plutôt), sur la place qui domine tous les environs. Hier, je suis arrivé à Figeac en début d’après-midi et je me suis installé à l’hôtel de Pont d’Or, tout au bord du Lot, à côté du
109. Cordes
Jeudi 12 juillet 1990 J’ai pris la micheline de 13h42, qui devait m’amener au plus près de Cordes, dans une petite gare, et je m’apprêtais à faire à pied les 5 km qui me séparaient de Cordes lorsqu’une femme-taxi me proposa la course pour 18 F, jusqu’à mon hôtel. Comme je ne savais pas du tout
Monday 16 July 1990
110. Entre Figeac et Carjac
Lundi 16 juillet 1990 Sur le GR65, entre Figeac et Carjac. Tout à l’heure, j’ai rencontré une estafette de la gendarmerie de Figeac. Cela faisait longtemps que je n’en avais pas croisé sur ma route. Au moment où, de moi-même (je suis devenu moins agressif) je voulus leur présenter ma carte
111. La rencontre d'Alos
Lundi 16 juillet 1990 Le rendez-vous au château d’Alos m’a laissé perplexe. Bien sûr il avait été prévu – sinon organisé – très à l’avance, mais c’est un peu le propre de la génération actuelle d’avoir l’air de ne rien préparer et d’arriver malgré tout à échéance de l’engagement pris,
Tuesday 17 July 1990
112. La vallée du Lot
Mardi 17 juillet 1990 Il est 9h50. Je quitte Carjac. L’oratoire de la Capelette est dédié à Notre-Dame-de-la-Paix . Il est le chœur de la chapelle d’une ancienne léproserie qui occupait au XIIIe siècle le prêche d’Andressac. Appelée La Madeleine, elle existait déjà en 1267, comme en témoignent des
Wednesday 18 July 1990
113. De Saint-Cirq-Lapopie à Cahors
Mercredi 18 juillet 1990 Saint-Cirq-Lapopie, 7h30. Le soleil qui vient de se lever est encore bas sur l’horizon. La route qui de Saint-Cirq monte sur le Causse surplombe la vallée du Lot encore toute enveloppée de brouillard oranger. Vue splendide dans la fraîcheur d’une journée qui s’annonce
114. Avoir, être et faire
Mercredi 18 juillet 1990 Vous trouverez peut-être que mes méditations déambulatoires ne sont faites que de banales et bien médiocres considérations ménagères et routières mais qui vous dit que nos pèlerins d’antan n’avaient pas les mêmes préoccupations – hormis le beurre – et peut être davantage ?
Thursday 19 July 1990
115. De Cahors à Moncuq
Jeudi 19 juillet 1990 Cahors. Une fois traversé le pont Valentré, si particulier avec ses trois tours en enfilade, et dépassé la cathédrale, elle aussi bien particulière avec ses deux rotondes en demi-sphère, je grimpe par un joli sentier le piton rocheux au sommet duquel fut plantée la tour de
Friday 20 July 1990
116. De Montcuq à Lauzerte
Vendredi 20 juillet 1990 Hier, j’ai fait une marche forcée qui a semé mes trois hollandais volants, pour arriver à Montcuq avant la fermeture des magasins, car je voulais m’approvisionner en alimentation pour préparer mon dîner au gîte. J’achetai en hâte fruits, lait, pain, etc., avant de m’informer
Saturday 21 July 1990
117. De Lauzerte à Moissac
Samedi 21 juillet 1990 Départ de Lauzerte à 7h30. Aboiements agressifs de chiens cloîtrés. Il fait beau temps, la journée sera chaude mais, pour l’instant, le soleil rasant m’accorde une ombre presque trop fraîche. Je suis tout entouré de tournesols qui tournent leur jaune corolle vers le soleil au
Sunday 22 July 1990
118. De Moissac à Saint-Antoine
Dimanche 22 juillet 1990 Rude fut mon départ ce matin. Nous étions une bonne douzaine à dormir au gîte, près du canal et du camping, de l’autre côté du pont Napoléon. Hier soir, j’eus la chance d’assister à un très beau concert exécuté par l’ensemble de Cologne au cloître de l’abbatiale dans le
Monday 23 July 1990
119. De Saint-Antoine à Lectoure
Lundi 23 juillet 1990 Sept heures. Je crois bien que c’est la première fois que je me lève si tôt. J’ai dormi au gîte d’étape privé tenu par le Maire et sa femme, tous deux forts sympathiques, où j’ai retrouvé mes trois marcheuses et un promeneur solitaire croisé quelques jours avant avec qui j’ai
Tuesday 24 July 1990
120. De Lectoure à Castéra-Verduzan
Mardi 24 juillet 1990 Terraube, 10 km après Lectoure. Je suis assis à une table villageoise sous un parasol. Il est midi moins le quart. Je suis parti tard ce matin de Lectoure car j’ai dû attendre l’ouverture de la Poste pour y retirer de l’argent avec ma carte bleue, les deux distributeurs de la
Wednesday 25 July 1990
121. De Castéra-Verduzan à Lupiac
Mercredi 25 juillet 1990 Il n’est pas encore 7 heures du matin et je suis déjà sur la route de Vic-Fezensac où je compte prendre mon petit déjeuner car j’ai quitté l’hôtel sans avoir pu l’obtenir. Ni d’ailleurs l’addition. Je leur ai laissé ma carte de visite … Temps clair, un peu de brume à
Thursday 26 July 1990
122. De Lupiac à Madiran
Jeudi 26 juillet 1990 7 heures du matin. Il a soufflé toute la nuit un vent violent et ce matin le ciel est tout couvert, la chaleur a disparu. Je viens de quitter Lupiac où j’ai dormi dans un beau gîte rural dont un des chalets était vacant cette nuit-là et que la mairie m’offrit. Une aubaine qui
123. Madiran
Jeudi 26 juillet 1990 Depuis un an le prieuré de Madiran a été transformé en hôtel-restaurant dont l’aimable propriétaire m’a gentiment prêté quelques documents historiques intéressants, dont voici un résumé : Madiran s’est développée autour d’une ancienne abbaye bénédictine aux origines mal connues
Friday 27 July 1990
124. De Madiran à Pau
Vendredi 27 juillet 1990 Sept heures du matin. Mon premier beau cadeau de la journée, du mois peut-être. Logé à l’Hôtel du Prieuré, je suis sur le point de payer ma note (assez élevée car correspondant à une prestation deux étoiles de premier ordre) quand le patron me dit : «Non, nous vous l’offrons
Saturday 28 July 1990
125. De Pau à Monein
Samedi 28 juillet 1990 Il est 9 heures et je ne suis pas encore parti, j’ai des achats à faire : une paire de chaussures, des piles, etc. J’ai téléphoné à Danielle. Elle ne pourra être à Saint-Jean-Pied-de-Port que le 2 ou 3 août, je n’ai donc pas à me presser. J’y retrouverai peut-être aussi mes
Sunday 29 July 1990
126. De Monein à Mauléon-Lichare
Dimanche 29 juillet 1990 7h30, sur un petit chemin qui rejoint Lucq-de-Béarn d’où je reprendrai la route pour Mauléon-Licharre. Hier je suis arrivé à Monein presque sur les genoux ; ils ne me portaient plus. Et je m’entendis dire : «Oui, il y a un hôtel mais il est fermé. Les propriétaires marient
127. Guerre et paix
Dimanche 29 juillet 1990 Peut-être n’ai-je pas assez parlé de la dernière guerre à mes trois fils, mais cela m’était difficile, n’ayant pas «fait» la guerre au sens propre du terme ni vraiment combattu sur un champ de bataille. Car comment leur expliquer que je l’ai subie, soufferte, comprise et
Monday 30 July 1990
128. De Mauléon-Lichare à Saint-Jean-Pied-de-Port
Lundi 30 juillet 1990 J’ai aujourd’hui 66 ans et c’est ma dernière étape avant Saint-Jean-Pied-de-Port que j’espère atteindre ce soir. J’aurai de quoi réfléchir et méditer tout au long de ces 40 km. Je me suis arrêté hier dans l’un des hôtels de Mauléon, sans le confort ni la propreté souhaités,
Tuesday 31 July 1990
129. Saint-Jean-Pied-de-Port
Mardi 31 juillet 1990 Saint-Jean-Pied-de-Port, à la pizzeria qui fait face à l’Hôtel des Pyrénées, 10 heures d’un soir immuable : Un couple espagnol. La femme est la seule à parler, à rire aussi. Elle est de dos et je ne vois que sa queue de cheval. Lui fume, fulmine peut-être aussi, sa bouche mince